mardi 1 août 2017

Pic Geny - Pas de but pour le GAG cette fois !


C’est à 4 et sans encadrant que l’on est parti faire ce week-end (Anne-Gaëlle, Hugo, Rafael et Bastien).
Le plan initial était de partir avec Rob sur 4 jours pour un raid mais il a finalement préféré faire des grasse mat’ et se faire masser le dos pour un prétendu « dos coincé ».

Personne n’est dupe, mais on maintient le week-end entre nous et on reste sur notre plan : Arête Est du Pic Geny. On avait été prévenus que c'était une montagne à buts pour le GAG donc on est partis avec l’ambition de conjurer le sort (et de montrer qu’on est de grands garçons/filles même sans encadrant).

On profite du Week-end de 3 jours pour caler une ou deux courses autour de cette arête. On a évoqué pas mal de choses, mais on finit par :
     J1 – Voie Pujolidal à la tête de la maye
     J2 – Arête Est du pic Geny en traversée 
     J3 – Aiguille occidentale du soreiller 
Le refuge du Soreiller n’a pas assez de place pour nous, du coup on part sur un plan en bivouac les 2 soirs. Et ça s’est avéré être un bon plan !

J1 – Voie Pujolidal, tête de la maye 

Déjà grosse première surprise : on part à l’heure !

Anne-Gaëlle passe nous chercher à l’heure, on l’attendait à l’heure, on part comme prévu : à l’heure. Bref, on s’inquiète car on découvre l’alpinisme version on-est-pas-en-retard-déjà-au-départ-voiture.
Ça se confirme une fois arrivés à la Bérarde, on ne perd pas trop de temps à s’équiper, on fait des choix rapidement.
On prend le chemin de l’approche de Pujolial, on trouve facilement, on ne se trompe pas.
MAIS QUE SE PASSE-T-IL ?

Est-ce qu’on ne serait pas en train de prouver que le retard vient des encadrants ?

Pujolidal qui porte bien son nom
On part dans la voie juste derrière une cordée, puis on rejoint rapidement d’autres cordées devant en groupant par 2 les 4 premières longueurs.
Et à R4, gros soulagement. On commence enfin à attendre au relai, à trainasser pendant les manips, à avoir froid avec le vent qui se lève. On retrouve donc ce que l’on connait et ça rassure !
Toujours faire un relai suspendu quand on peut profiter d'une terrasse
Parmi les faits marquants, on notera les quelques passages de dalle ou Hugo a pu faire parler sa souplesse légendaire, les attentes avec le vent au relais que les cordées de devant avancent, et la discussion cordiale avec une cordée qui nous a doublés.
Il paraitrait également qu’il y a eu tirage discret au point dans les passages en dalle par certain(e)(s)…
On redescend à la voiture pour changer de sac et préparer nos affaires pour les 2 jours suivants.
A 16h30 on attaque la marche d’approche dans le vallon des Etançons, avec la vue sur la belle face S de la Meije.

C'est beau la montagne...
On arrive au bivouac super confort, bien protégé, au pied de l’arête, avec vue sur le dôme et la barre. On est vraiment bien.
On avait laissé de la bouffe à la voiture, mais ça ressemble quand même bien à une orgie avec saucisson, cacahuètes, pâte sauce tomate, macro, chocolat. Petite pensée pour Rob et Julie, qui ratent bien des choses !

Bivouac 5*
Enfin, avant de s’endormir, on fixe l’heure de départ. Le triptyque : pas de glacier, pas d’encadrant, et grosse flemme, nous pousse sur un réveil 6h30 avec le soleil.
 
J2 – Pic Geny, Arête E et traversée 

Comme chacun sait : qui dit réveil 6h30, dit départ 8h15. Mais on se dit qu’avec les excuses de petit dej à préparer, du bivouac à replier et du tetris du sac c’est pas si mal. On en serait presque à se féliciter…

Début de l'itinéraire
On garde les même cordées (Hugo + Raf, et Anne-Gaëlle + Bastien), puis on attaque l’arête par les vires du topo. On se retrouve très vite sur le fil d’où on voit toute la course. L’arête est assez effilée mais sans qu’il y ait trop de vide car on est toujours au milieu du vallon.

Toujours le Dôme en fond

En tout cas, quand on lève les yeux, ça parait haaauuuuut et looooonng ! 700m de D+ de rocher, ça commence à faire !
Bon bah tant pis pour l'horaire...
Le rocher est excellent et on avance sans trop de difficulté. On protège bien donc ça prend du temps, mais on profite. En suivant vraiment le fil on a quand même trouvé qu’il y avait quelques passages en plus que du 3 ! 
On fait une pause pour manger notre pique-nique au pied de la « face » finale. On commençait à en avoir un peu marre, mais heureusement la partie finale s’est avérée super intéressante. 
Ça se redresse un peu, le rocher est toujours excellent et il y a quelques passages intéressants. Du coup on enchaine bien, on protège là où il faut et on limite les dégâts sur l’horaire au sommet.

Vue sur la première partie de l'itinéraire

Bon, avec le compte rendu on ne se rend peut-être pas compte mais on a mis … 6h sur l’arête pause de midi comprise. Et bien c’est pas si mal pour le GAG !

On a quand même une pensée pour nos chers encadrants au sommet. Donc une idée de génie plus tard on se retrouve à passer 5min à gribouiller des feuilles de PQ, avec un stylo qui ne marche pas, sur une carte en équilibre sur un rocher.

On a pensé à beaucoup d’autres messages (plus ou moins violents) mais on a fini avec un message plein d’amour !

On attaque finalement la descente, avec un couloir assez évident, mais la suite se complique un peu en terrain très instable. On ne sait pas trop par où passer mais on arrive à descendre. On tombe vers la fin sur un rappel de 20m qu’on choisit de prendre, puis on se désencorde et termine les quelques minutes restantes de désescalade. 

En arrivant au soreiller il y a du monde, on prend le dernier emplacement de bivouac aménagé dispo.
On se repose un peu, rincés après 9h d’escalade/désescalade. Le rythme GAG est peut-être lent, mais ce n’est pas pour ça qu’il est de tout repos ! 

La bière au refuge du soreiller est réparatrice. 

On prépare ensuit le repas pendant lequel on verra les allers et retours de l’hélico, à 20m de nous, qui semble être allé secourir des cordées en face O de la Dibona juste avant le coucher du soleil.

J3 – Aiguille Occidentale du Soreiller, Arête S 

Réveil à 6h, puis départ 7h : le journée commence sous le signe de l’efficacité !
C’était aussi plus facile car on laisse toutes les affaires de bivouac au refuge.
En 40min on est au pied de l’arête et on attaque. C’est plus facile qu’au pic Geny et on déroule bien.

Pour le fun, on reste sur le fil tout le long et on se rajoute même un petit rappel de 15m. On arrive au sommet bien contents. C’est plus court et plus facile mais c’est toujours très sympa !
Partie finale
Sommet
La descente est par contre plus délicate. On galère un peu avec l’itinéraire, censé être pas sur le fil, mais pas trop bas non plus…
On protège pas mal mais on arrive en un peu moins d’une heure et demi en bas de la descente.


Arrivés en bas, on sort le pique-nique, on contemple les coups de soleil de chacun, et on profite un dernier moment du cadre avant de redescendre. On repasse alors au refuge pour récupérer les affaires puis on continue la descente.
On sait que c’est assez long donc on part sur un bon rythme, en pensant à la bière à venir, et 1h10 plus tard on est en bas. Enfin un point fort pour le GAG : la marche à la descente ! C’est déjà pas si mal ! 


L’anecdote de la fin, c’est qu’il nous restait à retourner à la Bérarde depuis les Etages. Hugo en arrivant en bas fait un test inspiré avec le premier marcheur rencontré. Et on tombe sur le seul mec qui retourne à la Bérarde et était venu en voiture ! Donc on a fini forcément avec le sourire car la marche de retour s’est finit avec 3km en moins !