mardi 14 juillet 2015

Trois jours au Pigeonnier : Partie 3, les Rouies

Un beau week-end prolongé, le temps de parcourir trois sommets autour du refuge du Pigeonnier, dans le Valgaudemar. D'abord deux arêtes rocheuses sur les Pics du Vaccivier, puis une course neigeuse sur les Rouies. Ambiance relax avec un très beau refuge gardé par un équipe au top, à coté d'un petit lac propice à la baignade :)
Objectif : les Rouies
 
Pour ce troisième jour, fini les voies rocheuses ! C'est pas compliqué, on a fait les deux voies abordables par le groupe en autonomie... Pour l'éperon SE des Rouies, il est encore trop tôt ! Quoi qu’avec la météo on aurait pu se faire ça avec bivouac, mais Camille m'aurait surement maudit encore plus qu'avec le réveil à 4h de la voie normale :)
Nous voilà donc harnachés et rassasiés à 4h45, prêts à en découdre avec le glacier des Rouies ;p
L'approche est toujours la même, un bon sentier qui mène de façon plaisante à la neige. On chausse les crampons, Camille s'encorde avec Jiri et Victorien avec moi. Ah oui, Clotilde est resté faire la grasse-mat', elle va parcourir le Gendarme Rouge avec un ami à elle ;p
Approche sous un beau ciel étoilé
Une belle muraille
On chausse vite avant la foule :)
 
On avance bien, suivant le rythme de Camille qui se plaint d'aller trop vite alors que c'est elle qu'on suit depuis le début :) Qu'est-ce qu'on ferait pas pour se faire chouchouter ;p
Sur le glacier, et depuis qu'on s'est équipés, les lumières sont magnifiques... Levé de soleil en douceur, puis des nuages qui créent de belles variations de couleurs ! Moi, je me régal, pas besoin de faire des trucs de fou pour ça !!
La Meije, les Ecrins, l'Ailefroide, le Rateau, ... Tous les grands sommets de l'Oisans sont au rendez-vous !! Et puis on a doublé beaucoup de cordées qui trainent derrière, on n'est donc devancé que par deux cordées de 2 :)
Le Sirac s'éveille
Les Rouies sont déjà au soleil, il doit faire bon bivouaquer là-haut !
A notre tour de profiter du soleil

 

La traversée du glacier est relativement débonnaire jusque 50m sous la rimaye. Il y a des crevasses mais très fines et bien bouchées, à moins d'aller se mettre au bord de la chute du glacier où les crevasses s'ouvrent sous l’accélération du mouvement, pour finir en chute de Séracs. Une belle occasion de discuter de la "mécanique" des glaciers et des attitudes à adopter sur l'itinéraire :)
Sous la Rimaye, on franchit une énorme crevasse par la rive droite : j'avais repéré la veille et confirmé le matin qu'elle serait moins vicieuse à cet endroit, alors que la trace passes rive gauche. En effet la trace passe sur un pont de neige affaissé, ça ne donne pas envie ! Rive droite c'est mieux mais pas complétement sain, le pont de neige est large et la crevasse profonde : on est vigilant, et on a fait des nœuds sur la corde pour plus de tranquillité :)
Si la crevasse continue de s'ouvrir, il faudra alors passer sur le rocher tout à gauche ;)
La rimaye quand à elle se franchit aisément, ainsi que la pente raide terminale. Au sommet la vue est grandiose, c'est un bonheur d'être là ! Par contre on ne s'attarde pas car un vilain vent de NO s'amuse à nous congeler les pieds et le reste...
Jiri attaque le glacier
Les Ecrins, Ailefroide, en toile de fond
Un panorama magique
Des couleurs préservées par les nuages
Contrastes
La troupe au sommet
On voit tout l'itinéraire, notamment le passage critique
On est pas là pour faire de la spéléo....


Le retour s'effectue de la même façon, sans encombre. C'est vraiment une voie normale très belle et très agréable, il n'y a rien à jeter !
Au refuge, on a la surprise de trouver un nouvel invité ! Émilie, une des aide-gardienne, s'est fait offrir une bouée orque pour barboter dans le lac !! Je ne peux pas résister et je demande l'autorisation de faire trempette avec l'Orque, c'est trop génial :p Dommage que Rosalie soit restée en bas elle aurait eu un pote ! Il y avait aussi trois jolis petits canards...
On profite une dernière fois du refuge, Jiri vide sa bière sur le sac de Victorien, puis on s'en va... On était bien là-haut, on reviendra........
A bientôt le Pigeonnier !!

Trois jours au Pigeonnier : Partie 2, la Pointe Duhamel

Un beau week-end prolongé, le temps de parcourir trois sommets autour du refuge du Pigeonnier, dans le Valgaudemar. D'abord deux arêtes rocheuses sur les Pics du Vaccivier, puis une course neigeuse sur les Rouies. Ambiance relax avec un très beau refuge gardé par un équipe au top, à coté d'un petit lac propice à la baignade :)
La fine équipe devant le pointe du Vallon des Etages

On continue le second jour avec le groupe complet, direction la Pointe Duhamel, ou Vaccivier W, par son arête S.  Cette fois, pas question que je mène la course, on repart sur l'apprentissage de l'autonomie :) Je me baladerai un coup sur la cordée de Clotilde et Camille, un coup sur celle de Jiri et Victorien, pour superviser les opérations :p
L'approche est toujours aussi facile, par contre le topo n'est pas hyper clair sur l'attaque... C'est parfait, ça force à prendre des décisions ! Et en plus le groupe prendra la bonne décision et suivra au final l'itinéraire sans erreurs, ça progresse :)
L'attaque se fait dans des dalles lisses et gradins herbeux, ce n'est pas difficile mais c'est le pire terrain pour la sécurité : difficile de poser des points fiables, et d'arrêter une chute... On progresse donc prudemment, et je serai bien content de pouvoir planter un piton à mi-chemin pour combler une zone sans protections... (piton retiré ensuite ;) ) C'est qu'en plus derrière Jiri nous fait une démonstration (vite arrêtée !!) de test "kamikaze" sur becquets :$
Petit piton

La suite se déroule sur un rocher différent, plus facile à protéger mais beaucoup plus branlant... Jusqu'au second ressaut, il n'y a pas un seul pas d'escalade intéressant, c'est de la crapahute sur du lichen et des blocs mouvants : même moi qui suit un amateur de rocher pourri j'ai été déçu...
On arrive donc au second ressaut, qui consent enfin à nous offrir un peu d'escalade. OK ça ne dure que 15m, mais c'est un soulagement, car je commençai à douter de trouver un plaisir quelconque sur ce sommet !!
Clotilde ouvre la voie, on suit avec Camille, puis Victorien mène pour sa cordée. Ressaut vite avalé, on est bon pour continuer la marche à pieds... Une belle lucarne dans les blocs branlants rehausse un peu le moral, ça fait au moins une belle vue :) Mais on est vite au sommet après 5m de III dans le "troisième ressaut" (qui est un foetus de ressaut...), pfiouuu, enfin fini :D
Bon, le point positif c'est que le terrain restait formateur en matière de pose de protections, et recherche d'itinéraire, pas une journée complètement gâchée donc ;)
Cependant je classe cette course comme étant la pire bouse que j'ai pu faire dans les Ecrins jusqu'à présent, y'a bien que la vanoise pour rivaliser :p
Un terrain herbeux qui aurait ravi Rosalie !
Vous prendrez bien un peu de marche à pieds ??
Votre attention SVP, voilà les 15m de grimpe sur 300m d'arête :D
Un bon photographe, c'est celui qui transforme une promenade en escalade :D
Niveau paysage par contre, c'est beau :)
La lucarne
Devant les Rouies, la star du coin
Comment une perspective peut truquer une photo ;)
La cordée des filles arrive au sommet

La descente se fait sans soucis, les conditions d'enneigement sont encore correctes ce qui permet de descendre par le couloir raide de la VN des Rouies. C'est agréable pour les guibolles, c'est plutôt joli, et ça permet de varier le terrain et les techniques de progression/assurage :)
On passe encore une super journée au refuge : bière, orgie de pâtes carbo (ou omelette, ou grillades), "poivrage" de Clo pendant sa sieste, bière au poivre (j'aurai ma vengeance !!!), sieste...
Et le repas est au top une fois de plus, avec du rab à profusion puisqu'on a été étiquetés "gouffre à nourriture" par l'équipe :) 
Dans le couloir de descente
Encore
La bouse du jour ;)

Trois jours au Pigeonnier : Partie 1, le gendarme rouge

Un beau week-end prolongé, le temps de parcourir trois sommets autour du refuge du Pigeonnier, dans le Valgaudemar. D'abord deux arêtes rocheuses sur les Pics du Vaccivier, puis une course neigeuse sur les Rouies. Ambiance relax avec un très beau refuge gardé par un équipe au top, à coté d'un petit lac propice à la baignade :)
Bernadette au refuge du Pigeonnier

On commence tranquillement par un départ Vendredi soir de Grenoble, après le boulot, pour aller dormir sur le parking du Chalet-Hotel du Gioberney : bivouac tout confort dans l'herbe à coté du parking... On se réveil à 5h pour une montée à la fraiche au refuge, où on arrive juste après l'hélico du PGHM qui intervient pour un malaise : c'est toujours impressionnant de voir la dextérité des pilotes et l'efficacité des équipes de secours, merci à eux ! :)
Sur le sentier du Pigeonnier, les Rouies et Vaccivier en fond
Atterrissage matinal pour le PGHM
Une belle DZ
Après médicalisation, direction Gap. Efficacité, gentillesse, le PGHM ;)
Des pilotes au top, c'est beau à voir

On repart rapidement en direction de l'arête SSW du Pic Central du Vaccivier, dit "Gendarme Rouge", qui s'atteint en 45mn de marche facile depuis le refuge. Aujourd'hui c'est moi qui grimperait en tête, car cette arête et la descente par la Crète de l'Orient sont longues : pas question de rater la bière au refuge et surtout le bon repas qui s'annonce ;)
Les Rouies mettent un voile pudique...
Mais ne résistent pas longtemps !
Au tour du Gendarme Rouge de se dévoiler :)

L'attaque est difficile à froid, avec un pas retors sur 2m et un rocher bien froid, mais la première longueur de IV est vite avalée et je fais relais sur deux bons pitons. Il fallait bien ça pour tracter Jiri qui peine à se réveiller et réclame "un ascenseur" :D La suite est plus facile jusqu'au second ressaut, on la parcourt à corde tendue à une bonne vitesse. La grimpe est facile, du II et III sur un bon rocher qui se laisse protéger, c'est super joli !
L'attaque du second ressaut (qui mène au fameux gendarme rouge) est très belle, une fissure raide en IV avec de bonnes prises et où on peut protéger les yeux fermés ! Ensuite c'est de la corde tendue très facile dans des gradins pour rejoindre le fil sous le gendarme. On franchit celui-ci par une longueur très raide en excellent rocher rouge, avec des passages à tomber par terre ! Des fissures très raides en rocher rouge, avec des bacs à profusion, pour une escalade aérienne qui ne dépasse pas le III+... On aimerait que ça dure 800m comme ça !!
Victorien dans L1
Sommet du premier ressaut
Dans le gendarme rouge
Jiri fait son cinéma :)
Au sommet du gendarme
Au sommet du gendarme rouge, il reste une petite dé-escalade avec un cheminement sympa sur des écailles, puis un court passage de IV raide. Ensuite, c'est du cheminement les anneaux à la main sur 150m, dans un terrain très facile mais encore intéressant.
On arrive ainsi au sommet en 3h15, l'objectif d'une sortie dans les temps est largement respecté puisque le Labande indiquait 4-5h. Les horaires du Labande sont parfois mystérieux :)
En tout cas c'est une bonne occasion d'insister sur l'importance de l'efficacité, dans les manips, dans la recherche d'itinéraire, et dans la protection : on peut faire un bon horaire sans courir, ce qui a été le cas aujourd'hui ;)
Belle vue sur les Rouies !
Ainsi que la Barre, le Dôme, et Ailefroide !
Il parait que parfois je suis aidé par ma taille :D

Après avoir profité un peu du sommet, et surtout de l'excellent gâteau de Victorien (!!), on repart rapidement car une certaine personne anonyme commence à être en manque de bière :D
La descente par la crête de l'Orient est vraiment sympa, c'est une arête très facile mais avec une belle ambiance, et un cailloux correcte. Encore plus depuis notre passage car j'en ai profité pour purger à tout va, la montagne étant délaissée :)  Ça doit encore sentir la poudre aujourd'hui ;p
On est au refuge deux heures plus tard, mais en ayant l'habitude de la dé-escalade on peut largement réduire cet horaire.
On est donc vers 15h au refuge, et sans surprise nos deux blondes ne sont pas encore arrivées :) Camille et Clotilde ont en effet préféré venir en décaler pour ne pas enchainer trop de courses et se ménager. Donc on noie notre déception dans la bière sans aucun scrupules !
La soirée est bien sympa, le repas est délicieux, la gardienne (qui a vite compris qu'elle avait à faire à un affamé...) est aux petits soins, on est vraiment pas des malheureux...
Comme le réveil est réglé sur grasse-mat' pour le Dimanche (6h, grand luxe !!), on en profite pour admirer un beau couché de soleil, avec le lac c'est un régal pour faire des photos :)
Et puis on se fait offrir le Génép' par une bande de sudistes de très bonne humeur, c'est la fin de leur séjour en itinérance alors ils se lâchent :)
On est tranquilles sans les filles ;D
On profite du lac...
On admire les Rouies
On s'amuse avec "Kermitt"
Jusqu'aux premières lueurs du couché de soleil
Certains en profitent face aux Bans
Ou face aux Rouies
Certains dorment déjà...
Les contrastes s'affinent
Je préfère le drapeau européen qui était un temps à la pilatte....
Je ne me lasse pas du spectacle....
Même les avions sont de la partie
Bonne nuit ;)